Percevoir

Avant toute action, il est indispensable de poser un regard clair et objectif sur les comportements observés : c’est la vocation de l’étape Percevoir. Qu’il s’agisse d’un manager souhaitant comprendre un collaborateur difficile à gérer, ou d’une personne désireuse d’identifier ses propres fragilités, la démarche commence toujours par une observation attentive, dépourvue de jugement, visant à distinguer les faits des interprétations.

Objectifs de l’étape

Clarifier, objectiver, préparer la suite
L’étape Percevoir poursuit trois grands objectifs :

- Collecter des données factuelles : relever les attitudes, les paroles et les situations sans y apposer d’étiquette ni de diagnostic précipité.
- Mettre en lumière le contexte : situer les comportements dans leur environnement (enjeux, pressions, interactions) afin d’éviter les conclusions hâtives.
- Créer une base de dialogue : disposer d’éléments vérifiables qui serviront de point d’ancrage à l’analyse ultérieure, que l’on s’adresse à un tiers ou à soi-même dans une démarche d’introspection.

Actions concrètes

Observer avec méthode pour faire émerger l’essentiel
Pour transformer de simples impressions en données exploitables, quatre actions clés s’imposent :

- Tenir un journal d’observation : noter immédiatement après chaque interaction les faits précis (mots prononcés, gestes, durée, déclencheur).
- Varier les situations d’observation : réunions, échanges informels, périodes de stress ou de routine, moments de réussite… afin d’obtenir une vision globale.
- Recueillir des éclairages croisés : questionner des témoins directs sur ce qu’ils ont vu ou entendu, en demandant des exemples concrets plutôt que des jugements.
- Prendre un temps de recul quotidien : relire ses notes, repérer les schémas récurrents et séparer les ressentis personnels des faits objectifs.

Clés de réussite et précautions

Adopter la juste posture pour garantir l’objectivité
Pour assurer la qualité de l’observation et instaurer la confiance, gardons à l’esprit ces points de vigilance :

- Neutralité bienveillante : décrire les comportements sans attribuer d’intention (« Elle a interrompu trois fois » plutôt que « Elle manque de respect »).
- Conscience de ses propres filtres : repérer les biais (préférences, fatigue, relation hiérarchique) susceptibles d’altérer la perception.
- Cadre temporel limité : éviter l’observation permanente ; dès que les données sont suffisantes pour discerner un modèle, passer à l’analyse.
- Confidentialité : sécuriser les informations collectées pour protéger la démarche introspective ou professionnelle.

En conclusion

Percevoir, c’est apprendre à regarder avant d’agir. En consacrant un temps structuré à l’observation factuelle, on s’offre une boussole fiable : le responsable dispose d’éléments solides pour comprendre un collaborateur complexe ; la personne en recherche de développement personnel identifie, sans complaisance ni jugement, les manifestations de ses propres failles. Cette lucidité posée ouvre la voie à l’étape suivante : Analyser, où les faits recueillis deviennent matière à compréhension approfondie et à transformation durable.

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