Le BLOG

le compagnon idéal pour les managers qui veulent progresser sans perdre le sens du réel

Ce blog vous accompagne au quotidien : on y suit les aventures de Vincent Mathieu, on y explore les personnalités difficiles, on y découvre des outils concrets et on y questionne la posture du leader. l’objectif : vous offrir des repères solides, modernes et immédiatement actionnables, en respectant l’expérience, le bon sens de terrain et la réalité de vos responsabilités.

Comment survivre au repas de Noël ?

Parce que Noël, “c’est important pour la famille”, paraît-il…

Vous avez passé l’après-midi à courir.
Le rôti, la bûche, les serviettes en papier avec des sapins kitsch, les bougies qui coulent trop vite… La table est prête, le sapin clignote un peu de travers, et dans la cuisine, votre mère termine sa troisième fournée de légumes rôtis en répétant :
« Non mais je suis en retard, là… je suis en retard… »

Bref : un air de fête, mais déjà un fond de crispation.
Un air de famille, version guirlandes.


Votre sœur (la jalouse excessive, la scène est à elle)

La sonnette retentit.
Vous savez que c’est elle avant même d’ouvrir.

Votre sœur entre comme si la caméra venait de se braquer sur elle. Manteau à moitié ouvert, sac à main de travers, parfum trop présent, sourire calibré :
« Alors ? On ne m’applaudit pas ? J’ai réussi à quitter le bureau avant 19 h, une performance ! »

Elle ne demande même pas comment vous allez. Elle enchaîne déjà sur son nouveau client, son chef “qui ne sait pas comment il faisait avant elle”, ses enfants “trop brillants, c’est presque gênant”.
Le dîner n’a pas commencé, et la conversation lui appartient déjà.


Marc, le mari (le passif agressif qui “plaisante” toujours)

Derrière elle arrive Marc, son mari. Les mains dans les poches, faux air détendu.
Il vous embrasse, regarde la table et lâche, en rigolant :
« Ah ouais, t’as sorti la vaisselle de mariage, dis donc… On espère que le repas sera à la hauteur maintenant ! Je plaisante, hein… »

Il plaisante toujours.
Quand vous froncez les sourcils, il rajoute :
« Oh ça va… On ne peut plus rien dire. »

Vous savez déjà qu’il va passer la soirée à envoyer de petites balles lestées de reproches, emballées dans du “humour”.


Théo, le jeune cousin (arrogant, version chronique économique)

Quelques minutes plus tard, l’ascenseur s’ouvre à nouveau.
Théo déboule avec ses baskets blanches immaculées, son col roulé noir et son air de stagiaire chez BFM Business.

Il serre la main de votre père comme s’il signait un contrat :
« Salut tonton, ça va ? Tu as suivi les dernières décisions de la BCE ? Non parce que là, on est clairement sur un changement de paradigme. »

Vous n’avez pas le temps de répondre qu’il se tourne vers vous :
« Et toi, toujours dans ton truc de coach ? C’est bien, ça. Aujourd’hui, tout le monde a besoin d’être coaché, même pour respirer. »

Il rit de sa propre vanne. Personne d’autre.


Julien, votre frère (anxieux, en excuse permanente)

Votre frère, Julien, arrive juste après. Quelques minutes de retard, l’air sincèrement désolé de déranger sa propre famille :
« Excusez-moi, je… Il y avait du monde sur la route… Enfin non, pas tant que ça, mais j’ai mal géré mon… enfin bref. »

Il pose une bouteille de vin qu’il n’ose pas qualifier, vérifie que ce n’est pas “la mauvaise”, puis demande :
« Je me mets où ? Là, ça va ? Ou je gêne ? »

Il ne gêne personne, justement. Il ne gêne jamais.
C’est tout le problème.


Claire, sa femme (blasée, déjà à la fin du film)

À côté de lui s’assoit Claire. Manteau encore sur les épaules.
Elle balaie la pièce du regard : les guirlandes un peu tristes, votre mère qui virevolte, l’oncle qui n’est même pas encore là… puis elle vous glisse, à mi-voix :
« Bon… Ben, c’est reparti. »

Elle s’installe, sort son téléphone — qu’elle ne consultera même pas. Juste pour avoir quelque chose entre les mains.
Sur son visage : ce mélange de lassitude et de résignation qui dit “J’ai déjà vu la fin du film”.


Gérard, l’oncle (forte tête, colérique, démagogue)

La porte s’ouvre brusquement :
« On peut entrer ou faut un badge maintenant ? »

C’est Gérard.
Même blouson depuis quinze ans, même voix trop forte, mêmes certitudes sur tout.

En trois phrases, il réussit à critiquer la politique, le voisin du dessus, l’Europe, “les jeunes qui ne savent plus bosser” et les vegans — alors que personne n’est vegan à cette table.

Quand votre sœur ose murmurer :
« Tu exagères un peu, quand même… »

Il se redresse :
« Non mais moi, je dis ce que tout le monde pense. C’est ça, le problème aujourd’hui : plus personne n’ose parler. »

Il vient de parler cinq minutes sans respirer.


Nadine, la tante (égoïste, critique, et “sous l’eau” depuis 2012)

Nadine arrive juste derrière. Un sachet de chocolats de supermarché à la main, sans emballage cadeau.
« Je n’ai pas eu le temps, je suis sous l’eau, moi, en ce moment », explique-t-elle chaque année depuis 2012.

Elle embrasse tout le monde, pose son manteau sur une chaise (la vôtre), puis inspecte la table :
« Ah, vous avez fait un effort, c’est mignon. Ça manque un peu de fleurs, mais bon… »

Elle ne propose pas d’aider. Elle ne demande pas si vous avez besoin de quelque chose.
Elle se sert un verre, s’installe, et commence à raconter ses soucis de boulot, de voisinage, de chaudière… sans un seul : “Et toi, comment ça va ?”


Votre mère (sacrificielle, héroïne épuisée)

Pendant ce temps, votre mère se transforme en martyr professionnel.
Elle a commencé à 8 h du matin “pour être tranquille”. Elle n’a pas été tranquille une minute.

« Ne viens pas, tu vas te salir », répète-t-elle quand vous proposez de l’aide.
Puis, entre deux plats, elle râle toute seule :
« Ils ne se rendent pas compte… Ça fait trois jours que je suis dessus… Mais ça me fait plaisir, hein… C’est pour vous… »

Vous savez déjà qu’au café, il y aura un grand monologue sur “ce qu’une mère est prête à faire pour ses enfants”.


Et au milieu : Vous (perfectionniste, prêt à exploser intérieurement)

Et au milieu de cette troupe, il y a vous.
Vous avez repassé la nappe, calculé le plan de table pour éloigner Gérard de Théo (sinon, débat sur la mondialisation à la première gorgée), tenté de placer Julien près de quelqu’un qui l’écoute, et décidé que vous ne parleriez ni politique, ni travail, ni couple.

Vous aviez un plan.
Votre plan ne survivra pas à l’apéritif.

Vous observez :
Votre sœur qui prend tout l’espace. Marc qui tire une flèche à chaque lapsus. Théo qui s’écoute parler. Gérard qui cherche un contradicteur. Nadine qui dresse le bilan de sa vie en mode check-list. Julien qui se ratatine dans sa chaise. Claire qui regarde la scène comme un spectacle qu’elle a déjà trop vu. Votre mère qui prépare son futur discours sacrificiel.

Et vous, qui souriez. Qui servez. Qui dites :
« Ça va, ça va aller… »
Alors que ça ne va pas du tout à l’intérieur.


Ce soir-là, vous n’avez pas juste une famille…

Ce soir-là, autour de la dinde et des petits fours, vous n’avez pas juste une famille.
Vous avez un échantillon vivant de neuf personnalités difficiles, toutes droit sorties de Manager les 20 personnalités difficiles :

  • La jalouse excessive
  • Le passif-agressif
  • L’arrogant
  • L’anxieux
  • La blasée
  • Le colérique forte tête
  • L’égoïste
  • La sacrificielle
  • Et vous : le perfectionniste qui essaie désespérément de tenir tout ça debout.

Et là, au moment où la dinde arrive, vous comprenez une chose simple : le problème n’est pas Noël.
Le problème, c’est que chacun arrive avec sa petite mécanique, son scénario intérieur, sa faille appuyée sur l’accélérateur… et qu’à table, tout se met à résonner. Les vieilles rivalités, les besoins de reconnaissance, les piques déguisées, les certitudes bruyantes, les retraits silencieux. Bref : un repas de famille classique, version amplifiée par les guirlandes.

La bonne nouvelle, c’est qu’on n’est pas obligé de subir.
Dans Manager les 20 personnalités difficiles, la méthode PACTE permet justement de reprendre la main sans se transformer en gendarme du réveillon ni en victime expiatoire.

  • P – Percevoir : Repérer le profil en action (qui monopolise ? qui pique ? qui s’écrase ? qui s’enflamme ?).
  • A – Analyser : Comprendre ce qui se joue derrière (besoin de valeur, peur du rejet, envie mal digérée, sentiment d’injustice…).
  • C – Communiquer : Choisir la bonne réponse : une phrase courte, claire, cadrante, sans agressivité.
  • T – Transformer : Déplacer la dynamique : poser une limite, changer de sujet, redistribuer la parole, remettre du calme.
  • E – Évaluer : Ajuster en temps réel. Parce qu’au repas de Noël, on ne “gagne” pas : on pilote.

L’objectif n’est pas de “changer” votre sœur, votre oncle ou votre tante en trois bouchées. L’objectif, c’est de vous éviter l’explosion intérieure, de protéger l’ambiance, et de garder ce qui compte : un moment de famille… pas un procès en cinq services.

Alors cette année, on fait un pacte (oui, le mot est bien choisi) :
on garde l’esprit de Noël, et on sort PACTE du tiroir avant de sortir les marrons. 🎄


Retrouver cet outil dans :

La formation Savoir manager les personnalités difficiles au quotidien

Comprendre les profils, ajuster son management et préserver son énergie

Cette formation de 2 jours vous donne une grille de lecture claire et des outils concrets pour comprendre, recadrer et accompagner ces profils sans vous épuiser.

L’objectif n’est donc pas d’étiqueter les gens, mais de retrouver du levier managérial là où vous aviez surtout du ras-le-bol.


Les derniers articles

Comment survivre au repas de Noël ?

Parce que Noël, “c’est important pour la famille”, paraît-il… Vous avez passé l’après-midi à courir.Le rôti, la bûche, les serviettes en papier avec des sapins kitsch, les bougies qui coulent trop vite… La table est prête, le sapin clignote un

Lire la suite »